Dans l’esprit de la chanson de Jacques Prévert Pour faire le Portrait d’un Oiseau, découvrons celui de Louis Pradel, maire de Lyon de 1957 à 1976
Pour faire le portrait d’un maire de Lyon : Louis Pradel alias zizi-béton
Peindre d’abord un enfant qui pousse en Beaujolais,
près d’un grand-père amoureux de roses… Voilà la porte grande ouverte sur la beauté !

Peindre ensuite un garçon,
qui à l’école, va à reculons…
C’est qu’il cherche avant tout à se rendre utile.
Mécanique, sens du contact, ça lui est si facile…

…qu’il est propulsé chef des ventes chez Peugeot,
La marque au lion. Belle prémonition,
pour celui qui va occuper le bureau
19 ans durant de la mairie de Lyon !
Placer ensuite sa femme à ses côtés ;
Fille de notables de souche,
en haut de l’échelle il est transporté…
Assurément ce mariage fait mouche !
Maintenant fondé de pouvoir, vite quitter ce béret, il lui faut paraître sans cette allure de benêt…
Voilà que la nuit s’abat sur l’Europe,
Il entre en résistance, fonde Le Coq Enchaîné,
fait de sa maison un arsenal pour mettre un stop
à la barbarie, la bestialité, les atrocités…
Quand la ville est libérée par Brosset le Général,

les marches de la mairie il monte dare-dare.
En récompense, il y entre, au conseil municipal,
Sa carrière politique alors démarre.
Se cacher derrière le petit père du peuple lyonnais,

Le temps de faire ses premières armes,
Maintenant qu’ Herriot s’en est allé,
C’est le Pradélisme qu’on acclame !
Il gère sans parti, sauf le sien, marqué au bas du tableau :
Pour la Réalisation Active Des Espérances Lyonnaises !
L’heure est à la reconstruction : les pavés au caniveau !
Le béton, ça cimente à tout va, n’en déplaise !
L’écoute ça lui tient à coeur : il dialogue avec Ulla.
Désormais affublé du sobriquet « zizi-béton », il donne le la !
Tout à l’auto, plat de nouilles, tunnel, A7,
ça n’l’empêche pas d’être à ses heures poète…
L’important c’est la rose, lui susurrait son aïeul,
En voilà partout au grand parc, sans l’ombre d’un glaïeul !

Inventaire époustouflant, œuvre colossale, véritable avalanche,
il fait creuser le métro, crée le MGR, inaugure le CIRC, la Part-Dieu…
Se tue à la tâche, pas de répit, pas même le dimanche,
un vilain crabe lui ronge l’estomac, le force à l’adieu…

Sa ville ô combien reconnaissante
Ecrit son nom dans un coin du tableau,
Lui dédie une place à l’Hôtel de Ville attenante,
Où son buste regarde vers son ancien bureau.

dommage que ce grand homme pâtit d’une si mauvaise réputation à Lyon. Merci de lui avoir rendu hommage au travers de ce texte original.