C’est de ce lieu reculé, ce lieu caché, ce cusset
Que tout a démarré, tout a commencé…
Du haut de sa terrasse le hameau
Le hameau aux mille couleurs
Bien à l’abri des folles, folles eaux
N’a jamais, jamais connu le malheur.
Terre d’accueil des uns, Gaulois,
Romains, quelques barbares…
Terre d’asile de tous, Ardéchois,
Espagnols, quelques Lombards.
Depuis des lustres, depuis la nuit des temps,
Saint Antoine, du fond de sa grange,
Au peuple de la contrée des étangs,
Distille ses chants, ses louanges.
Les tentacules de la grande cité,
Jusque dans les cours d’eau se faufilent,
Changements de vue, de profil,
Chambardent la campagne hallucinée !
L’espace que la révolution hachure,
Celle des inventions, des génies,
Dispose des fabriques, des manufactures
Qui gourmandement dévorent l’énergie.
Dans un nuage de métal, de bruit,
Née la centrale au fil de l’eau
On creuse, on abat, on édifie
La belle cascade de 12 m de haut !
L’eau qui dormait se réveille,
De sa chute la force surgit,
L’usine sans fin à l’abeille pareille,
Est, pour son produit, n° 1 du pays.
Paysage transformé, chamboulé,
Consoles, balustrades, tout le décor !
Ponts mécano sur l’anneau bleu jetés,
Le progrès le grand Rhône honore.
Cabossé, transformé tout est cassé
A la saint-Julien, la farandole on dansait,
Autour de l’orme, l’arbre de la liberté
Que l’argent, l’essor ont assassiné…