Prenez le plan de la ville et voyez le nombre considérable de rues et de places nommées d’après des saints, des saintes, des ordres religieux. C’est que sous l’empire de Marc-Aurèle, on martyrise à Lyon les premiers chrétiens ; au Moyen-Âge 2 conciles y sont tenus, 2 papes couronnés ; les catholiques et protestants s’y entretuent durant les sanglantes guerres de religion et, à l’heure de la Contre-Réforme, quand l’Eglise catholique part à la reconquête de ses ouailles, les pentes de la Croix-Rousse se couvrent d’un vaste manteau blanc de couvents et autres monastères. Tous les ordres religieux ou presque s’y pressent. Avant que Michelet ne la surnomme la colline qui travaille, due à la présence laborieuse des Canuts, ouvriers en soie, la Croix-Rousse était la colline qui prie, autant que Fourvière…
Oui, on prie avec ferveur à Lyon et même la Révolution, qui dissout les ordres et confisque les biens de l’Eglise n’y peut rien ou presque…la foi est là, présente, éternelle, qui transcende malheurs, guerres, épidémies, perte de repères, de valeurs…
Mes bien chers frères, mes biens chères sœurs, suivez-moi tous en cœur sur ce chemin mystique jalonné d’abbayes, d’hospices, de couvents, de monastères, de vestiges aussi, quelquefois égarés parmi des pierres plus contemporaines… pas un recoin de rue, un édifice, une plaque, une statue qui ne glorifie la vierge, un saint, le Christ… Partons ensemble pour la lecture enthousiaste de cette Bible de pierre… Paradis garanti !